Illustration 1. Réunion d’équipe chez EdiCarto.
Nicolas Poussin au centre (dirigeant de l’entreprise), Jean-François Ségard à gauche (géographe-cartographe) et Quentin Petit à droite. Les réunions d’équipe ont lieu une fois par semaine pour échanger sur les projets en cours, les méthodologies et les moyens à mettre en place. Il s’agissait ici de la mise à jour d’un atlas Louis Vuitton avec des questions de recadrage des cartes du monde.

Cliquer sur l'image pour l'agrandir

(2) Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours professionnel et vos missions actuelles ?

Après mes études en Géographie axées sur l’environnement, mes premières missions ont été dans la cartographie de réseau pour le bureau d’étude GCII. Je reprenais les relevés des géomètres sur le logiciel Microstation à partir de dalles RGE (Réseau Grande Échelle) pour la mise en forme de plan. Après cela, je suis passé par une formation en SIG chez IDGEO pour me spécialiser dans la géomatique. Durant cette formation, j’ai eu l’occasion d’intégrer temporairement le CEREMA de Toulouse au sein du pôle des applications satellitaires. J’ai notamment participé au développement d’une méthode pour extraire semi-automatiquement le trait de côte avec des traitements sur QGIS à partir d’images satellites.

Ensuite, après une période en tant qu’auteur-cartographe pour le CNED (Centre National d’Enseignement à Distance) qui m’a permis de découvrir le monde de l’édition à travers les programmes scolaires, je suis rentré à EdiCarto. C’était au début de l’année 2017, quelques mois après la création de l’entreprise. J’apporte depuis mes compétences de « SIGiste » et de cartographe dans la mise en place de procédures telles que la gestion de base de données géographiques vers une utilisation sur le logiciel Adobe Illustrator. Je participe avec l’équipe à la production cartographique jusqu’aux versions prêtes à imprimer (illustrations 2.a. et 2.b.). En particulier, je suis chargé du suivi des collections de guide comme les séries Cartoville ou Coups de Cœur (Gallimard) pour les éditeurs et ce, avec une certaine récurrence tout au long de l’année. Actuellement, je travaille sur la création d’un ensemble de cartes pour un nouveau guide sur les Açores.

Illustrations 2. Quentin, dans son bureau, travaillant sur la mise à jour de la carte dépliante du réseau Points Nœuds de la commune de Sarzeau (réalisation 2023).

Illustration 2.a. Analyse et pointage des demandes clients sur la version papier.

Cliquer sur l'image pour l'agrandir

Illustration 2.b. Identification à l’écran des modifications à apporter sur le fichier numérique.

Cliquer sur l'image pour l'agrandir

J’ai la chance, en effet, de travailler sur des thèmes très variés. Récemment, pour donner quelques exemples des dernières réalisations, j’ai travaillé sur un ouvrage scolaire en histoire-géo du Gabon pour Hachette International (illustration 3), sur une série de cartes de panneaux RIS (Relais Informations Services) sur la Vélobuissonnière du département de la Sarthe (illustration 4), ou bien encore sur des cartes de Paris pour illustrer des parcours thématiques pour la maison d’édition Hugo Publishing (illustration 5).

Illustration 3. La couverture forestière du Gabon.

Cliquer sur l'image pour l'agrandir

Illustration 4. Exemple d’une des cartes de la Vélobuissonnière, en Sarthe, à destination d’un panneau RIS implanté au Mans.

Cliquer sur l'image pour l'agrandir

Illustration 5. Exemple d’un fond de carte préparé pour illustrer un parcours sur le Paris des Expos Universelles.

Cliquer sur l'image pour l'agrandir

(3) À l’origine, pourquoi vous êtes-vous orienté vers la solution MAPublisher ?

Nous nous sommes orientés vers MAPublisher en 2020 dans l’optique de reconstituer de nouvelles bases cartographiques des grandes villes mondiales à destination des guides touristiques. La facilité d’extraction des données SIG d’OpenStreetMap nous a incités à développer une nouvelle méthodologie pour la conception des plans de villes.

Également, l’ouverture des bases de données de l’IGN nous a offert de nouvelles possibilités, nous conduisant à avoir davantage recours aux SIG, notamment dans la conception de cartes touristiques.

MAPublisher nous a permis de faire le lien entre Illustrator et l’univers SIG.

(4) En décembre 2022, vous avez suivi une formation à MAPublisher proposée par Géom@tique. Que vous a-t-elle apporté ?

J’utilisais déjà MAPublisher avant la formation, ce qui m’a permis de me familiariser avec les principaux outils du logiciel. La formation proposée par Géom@tique quelque temps plus tard m’a fait découvrir toutes les facettes du logiciel et certains outils très pratiques à côté desquels j’étais passé ! Cela m’a apporté une bonne vision d’ensemble pour adapter et développer de nouvelles procédures de travail.

Parmi les principaux outils que j’ai pu découvrir à travers la formation et que j’utilise fréquemment, je citerai :

• L’outil « Copy Map Objets From » qui permet de passer le calque d’une carte vers une autre tout en conservant les propriétés graphiques et bien sûr le géoréférencement ;
• Le « Crop Tool » qui permet de découper proprement sans toucher aux métadonnées des objets ;
• L’utilisation de liens WMS pour importer des bases d’images sur une MAP View (très pratique pour créer des maquettes sur des fonds IGN) ;
• Les filtres d’importation (spatiaux et attributaires) pour ne prendre en compte qu’une sélection d’éléments dans une couche SIG à son ouverture, sans devoir la dupliquer ;
• La possibilité de créer des profils topographiques sans télécharger de MNT (Modèle Numérique de Terrain).

Illustration 6. Exemple d’une maquette sous MAPublisher/Illustrator.
Plan de situation pour le Topoguide FFRP « Quartiers et histoires de Lyon à pied ». Les itinéraires au format GPX ont été chargés sur un fond IGN (lien webservice) via MAPublisher.

Cliquer sur l'image pour l'agrandir

Ensuite, lors de la conception, j’utilise MAPublisher pour créer des bases carto parfois assez volumineuses à partir de données SIG. Par exemple, j’ai développé un fond cartographique à l’échelle du Grand Paris à partir des données OSM. Cette base me permet d’appliquer une charte graphique en une seule fois et d’extraire une zone précise (illustration 7).

Illustration 7. Cadrages de trente cartes à partir d’un fond commun avant extraction pour deux projets concernant les Éditions Hugo Publishing.

Cliquer sur l'image pour l'agrandir

J’utilise les fonctions de LabelPro pour paramétrer l’étiquetage complet des noms de rues, de stations de transport, des parcs, de bâtiments remarquables, etc. Ces paramètres concernent l’ordre et le mode de placement, la police à utiliser. Une fois enregistrés, ces réglages sont applicables sur n’importe quelle extraction (illustration 8).

Illustration 8. Un exemple de paramétrage avec MAP LabelPro.

Cliquer sur l'image pour l'agrandir

Les noms des rues, des places, des parcs, des bâtiments remarquables, des rivières et des stations de métro, entre autres, sont édités automatiquement avec des règles de placement définies dans l’outil MAP LabelPro pour aboutir à un résultat semblable à l’illustration 5.

Sur un autre sujet, MAPublisher me permet aussi de créer des cartes statistiques directement dans Illustrator en passant par la fenêtre des MAP Themes. Voici un exemple d’utilisation de données sur le taux d’urbanisation (illustration 9). Je peux importer les tableaux de données de la Banque mondiale avec une opération de jointure des tables attributaires avec mon fond de carte. L’outil MAP Themes permet de créer des classes statistiques et d’appliquer un code couleur. Cela permet également de mettre à jour facilement la carte en restant dans le même logiciel !

Illustration 9. Un monde en transition urbaine.

Cliquer sur l'image pour l'agrandir

(6) Pour terminer, quel serait votre outil préféré de MAPublisher ☺ ?

Il est difficile de choisir et d’en faire ressortir un seul. Je vais donc en retenir deux que j’utilise très souvent :

• L’outil « Split layer » permet de diviser un calque selon un attribut. L’avantage est de pouvoir trier rapidement une couche et de ne pas avoir besoin d’enregistrer systématiquement les sélections pour pouvoir les utiliser. Cette procédure nous fait gagner du temps dans les manipulations par rapport à un même traitement sur QGIS. Je l’utilise souvent pour diviser les couches OSM, notamment pour isoler les différents niveaux de route.
• L’outil « MAP LabelPro », que j’ai déjà décrit, est l’outil par excellence pour l’étiquetage avec plusieurs niveaux de priorité. Je l’utilise tout le temps pour la création de plans de ville ou de cartes touristiques à plus large échelle. On peut même enregistrer les paramètres pour pouvoir les utiliser dans d’autres projets !

Balises : MAPublisher