Sandrine DILY et ses usages de Global Mapper Pro au sein du SMAVD
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« Global Mapper et l’eau dans tous ses états », voilà qui pourrait faire l’objet d’une nouvelle rubrique de blog ! Vous souvenez-vous du témoignage de Fanny BOURJAILLAT et Philippe BERTHET-RAMBAUD (Engineerisk) ? Ces derniers présentaient leurs usages de Global Mapper en contexte de prévention des risques nivologiques. Aujourd’hui, voici le témoignage de Sandrine DILY, chargée de maîtrise d’œuvre au SMAVD et utilisatrice de Global Mapper Pro, qui travaille sur des problématiques liées aux risques d’inondations dans la vallée de la Durance. Bonne lecture !
(1) Pour commencer, pouvez-vous présenter le SMAVD ?
- Protéger les biens et les personnes contre les inondations ;
- Restaurer la fonctionnalité des milieux naturels remarquables et fragiles de la Durance ;
- Offrir un cadre de vie sûr et restaurer la qualité des paysages de la vallée ;
- Sécuriser l’accès à l’eau pour tous en proposant une gouvernance de la répartition à l’échelle du bassin.
(2) Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours professionnel et vos missions actuelles ?
Je suis depuis très jeune montagnarde et passionnée par les cartes IGN et, tout à fait à l’origine, c’est un professeur de mathématiques, en classe de terminale, qui m’a conseillé de me rendre au CIO (Centre d’Information et d’Orientation) de mon département. Après un rapide échange pour cerner mes centres d’intérêt (les cartes et être au grand air), on m’a proposé une revue : page 1, les métiers de l’ONF ; page 2, celui de géomètre-topographe. C’est vers ce dernier que je me suis tournée.
Diplômée d’un BTS de géomètre-topographe, j’ai exercé pendant une dizaine d’années en tant que dessinateur géomètre-topographe dans différents cabinets de géomètres experts. Même si les missions d’un géomètre ne requièrent pas l’utilisation des cartes IGN, j’ai apprécié me rendre sur le terrain pour effectuer des relevés variés (terrains en campagne ou voiries urbaines, levés d’intérieur, etc.), puis retranscrire ces missions en plans côtés en 3 dimensions (XYZ). Ces plans me servaient de base pour la création de lotissements, de projets routiers ou de calculs de surfaces (loi Carrez, partage cadastral, etc.). Et puis, un jour, attentive à de nouvelles opportunités, j’ai vu passer une annonce pour un poste de dessinateur-projeteur et contrôleur de travaux au SMAVD qui m’a incité à relever un nouveau défi : j’ai postulé et j’ai été prise ! Je suis désormais d’avantage tournée vers l’environnement ; le contexte de gestion des aléas liés à l’eau me plaît beaucoup.
Concrètement, mes missions actuelles consistent à concevoir et dessiner les projets d’aménagements hydrauliques, de véloroute ou de valorisation des bords de Durance, puis à contrôler la réalisation des travaux dans les règles de l’art (illustration 1).
Illustration 1. En mission de maîtrise d’œuvre.
Suivi de travaux de restructuration de digue (confortement) et recul des épis (carapace en enrochements) afin de protéger un plan d'eau et des habitations des venues d’eau dangereuses de la Durance en crue, tout en redonnant de la mobilité au lit de la rivière — Digue des Carriers à Mallemort (13).)
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(3) À l’origine, pourquoi vous êtes-vous orientée vers la solution Global Mapper ?
En BTS, j’ai été formée sur DIGITOP. J’ai commencé à utiliser AutoCAD Map/Covadis dans la vie active. C’est au sein du SMAVD que j’ai découvert Global Mapper. En effet, l’usage des données LiDAR et des données RGE Alti (fournies par l’IGN) étant devenu de plus en plus important au sein de notre service, et AutoCAD traitant difficilement les fichiers volumineux, notre informaticien a attiré notre attention sur Global Mapper. C’est ainsi que mes collègues et moi nous sommes mis à l’utiliser (en parallèle de QGIS). Outre le traitement des données 3D, Global Mapper nous est par ailleurs très utile pour découper la belle collection de photographies aériennes dont nous disposons sur les 200 km de la Durance.
(4) En mai 2021, vous avez suivi une formation à Global Mapper et aux traitements LiDAR. Quelles perspectives vous a-t-elle ouvertes ?
Cette formation m’a permis de découvrir des outils de Global Mapper que je n’avais jusqu’alors jamais explorés seule. Cela a été l’occasion pour moi de voir plus loin et de découvrir les nombreuses possibilités du logiciel. Par exemple, j’ai appris à mieux utiliser l’outil « Profil de tracé », que je trouve vraiment très simple d’utilisation, interactif et utilisable dès la couche de points chargée !
(5) Aujourd’hui, quels usages avez-vous de Global Mapper ?
Comme je le disais précédemment, mon travail consiste à suivre les projets d’aménagement autour de la Durance, de leur conception à leur mise en œuvre. Global Mapper m’est indispensable pour obtenir une topographie 3D des secteurs d’interventions que j’étudie en mode esquisse/avant-projet (illustration 2). Admettons qu’une digue doive être construite, il n’est pas impossible que celle-ci se retrouve située au milieu de terres agricoles. En avant-projet, le tracé de cette digue ne sera bien sûr pas complètement arrêté, mais il est indispensable que j’obtienne une représentation du terrain concerné la plus juste possible : en amont, en aval, dans une zone de 10 km le long de la rivière par exemple, etc.
Illustration 2. Représentation de la complexité des ouvrages dits de « remblai » au bord de la Durance.
Grâce au LiDAR, transformé en MNT et visualisé ici dans Global Mapper Pro, nous distinguons de nombreux remblais (plus de 4 km de remblai par km de berge). Ces remblais sont souvent des ouvrages en terres, digues ou épis construits par les agriculteurs pour se protéger des eaux au fil des ans.)
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Une transformation des données LiDAR en courbes de niveau très serrées — ce que Global Mapper Pro permet de faire en quelques clics (illustration 3) — permet de faire figurer et de mettre en lumière les zones de remblais ; le moindre petit remblai peut en effet avoir un impact considérable sur la conduite des travaux à venir : il peut être nécessaire de le neutraliser (l’araser) ou de le conforter pour qu’il ne représente pas un aléa supplémentaire en cas de crue (mise en charge).
Illustration 3. Représentation de courbes de niveau pour un traçage plus précis d’axe d’ouvrages.)
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Cette étape constitue en quelque sorte une première approche du terrain. Le projet d’aménagement n’est encore qu’une esquisse, on imagine les travaux qu’il est possible de faire, on discute avec les acteurs, les élus, on chiffre, on replace… Il est ensuite indispensable de confronter le LiDAR au terrain réel si l’on souhaite concrétiser le projet (illustration 4).
Illustration 4. En mission terrain.
Des Visites Techniques Approfondies (VTA) sont nécessaires sur les ouvrages de protection contre les crues afin de s’assurer de leur fiabilité. Cette inspection est réalisée sur la digue des 3 lacs à Rochebrune (05).)
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Lorsque le LiDAR n’est plus assez précis, nous commandons alors des levés topographiques de la zone d’étude. Ces derniers nous permettent de projeter très précisément les projets, de s’affranchir réellement de la végétation, d’obtenir des points de détails et de réaliser les travaux. Dans Global Mapper, je peux créer rapidement des profils en long (illustration 5), en travers, les exporter en XYZ dans des formats compatibles avec nos logiciels métiers afin d’y projeter les lignes de crue modélisées par le service hydraulique. Cet enchaînement permet ainsi de caler la ligne projet du futur ouvrage de protection.
Illustration 5. Une coupe topographique exécutée rapidement avec le « Profil de tracé ».
Il s’agit d’un outil de discussion très pratique. Lorsque l’on échange avec des collègues sur un projet, il est possible en quelques clics de créer un profil ici, un autre profil là.)
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Pour résumer, Global Mapper nous permet en particulier d’exécuter les quatre tâches suivantes :
- Extraire rapidement, à partir d’un fichier LIDAR, RGE ou photogrammétrique, une emprise dans un format de fichier XYZ. Ce fichier « réduit » est ensuite facilement exploitable sous la forme de MNT dans nos fichiers de conception sous AutoCAD Map/Covadis.
- Transformer du LiDAR, ou tout autre donnée, en courbes de niveaux afin de repérer et tracer au plus juste les axes d’ouvrages en remblai.
- Obtenir des coupes topographiques rapides du terrain naturel, mais également des mesures ou surfaces (emprise nécessaire à un projet par exemple).
- Découper des photos aériennes sur des emprises réduites.
(6) Pour terminer, quel est votre outil préféré de Global Mapper 😊 ?
L’affichage des MNT à partir du nuanceur et grâce à l’ombrage dynamique ! Cela permet une vision 3D parlante du relief ! Cette fonction me rappelle mes jeunes années 😉, lorsque je me passionnais pour les cartes IGN : je lisais ces cartes grâce, entre autres, aux courbes de niveau qui me permettaient déjà de me représenter très facilement le relief du terrain réel. C’est encore plus instinctif et visuel avec Global Mapper !
Par ailleurs, j’apprécie aussi le coup d’œil rapide que permet le logiciel : grâce à la vue 2D, 3D et surtout grâce au « Profil de tracé », je peux m’assurer de ne pas être passée à côté d’un des nombreux ouvrages en remblais sur le terrain qui aurait pu être masqué par la végétation, une zone boisée, par exemple, et qui pourrait avoir un impact sur la mécanique d’inondation en cas de crue.
▸ Un grand merci à Sandrine pour son témoignage ! Retrouvez toute l’actualité du SMAVD à cette adresse.
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