Coup de projecteur utilisateur : Pascal LE BONHOMME, facteur de globes chez LITAVIS

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Rare est l’outil qui permette, à lui seul, d’exécuter toutes les tâches nécessaires à l’utilisateur ! Une bonne complémentarité des logiciels qui composent la boîte à outils du cartographe est souvent indispensable. C’est ce qu’a su trouver
Pascal LE BONHOMME à travers l’utilisation de Global Mapper, Geographic Imager et MAPublisher pour la conception de ses globes artisanaux. Découvrez le témoignage de ce cartographe, artisan d’art et facteur de globes chez LITAVIS !

(1) Pour commencer, pouvez-vous présenter LITAVIS ?

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Passionné de cartographie depuis toujours, j’ai créé en 2011 LITAVIS qui est une société d’édition cartographique et de fabrication de globes terrestres, célestes et planétaires. Le nom de LITAVIS était tout indiqué pour une structure dont la vocation est de fabriquer des globes terrestres car, en effet, Litavis était la déesse de la terre chez les Eduens et les Lingons.

Destinée dans un premier temps à l’édition cartographique, la création de plans de villes et de cartes touristiques pour les municipalités ainsi que des offices de tourisme, LITAVIS s’est s’orientée progressivement vers la réalisation de globes terrestres. Je suis cependant toujours en mesure de produire tout type de cartes terrestres, marines, célestes, planétaires, etc…

Aujourd’hui, l’essentiel de mon activité est consacrée aux globes. Ces globes sont fabriqués comme autrefois ; il s’agit d’une sphère en carton recouverte d’une fine couche de plâtre sur laquelle sont collés des fuseaux en papier. La cartographie est entièrement personnalisable par le client. Il dessine ses voyages ou place ses lieux d’intérêts à l’aide de
Google Earth et m’envoie le fichier. Son travail vient ainsi se positionner automatiquement et il n’y a plus que la charte graphique à mettre en place.

Titulaire d’un titre d’artisan d’art décerné en 2019 par la
Chambre des métiers, je travaille seul et ne fais appel à aucune sous-traitance que ce soit pour la cartographie ou la réalisation des supports de globes.

(2) Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours professionnel et vos missions actuelles ?

Après une formation de géomètre-topographe, j’ai intégré les Calendriers Lavigne en 1987 pour prendre en charge la cartographie des Almanachs du facteur. Il faut savoir que, pour un éditeur, le plus dur n’est pas de créer des cartes mais d’entretenir ses fonds de cartes ! En effet, le portefeuille était de plusieurs centaines de plans de villes et de cartes départementales et il a fallu trouver une solution pour que les mises à jour soient rigoureuses tout en restant simples et rapides.

L’apparition des premiers SIG destinés à l’édition cartographique date du début des années 1990 et, naturellement, nous nous sommes tournés vers ces solutions qui sont aujourd’hui incontournables. Nous utilisions à l’époque le logiciel
MacMap et le couple Geoconcept/Datadraw qui permettaient un export au format PostScript, des polices vectorielles et une gestion des couleurs en CMJN compatibles avec le cahier des charges des imprimeurs. À l’époque, Illustrator n’était pas assez puissant pour gérer un très grand nombre de données, ce qui ne nous a pour autant pas empêchés de créer un bon nombre de petites cartes avec ce dernier.

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Pascal LE BONHOMME dans son atelier, juin 2017


Par la suite, en plus des plans de villes, j’ai dû gérer la cartographie de nos collections de cartes marines, de plans de port et de guides fluviaux de la marque
Navicarte en tant que responsable de la cartographie des éditions Grafocarte, tout comme de la filiale Lavigne du groupe Exacompta Clairefontaine.

C’est suite à la disparition des éditions
Grafocarte, en 2009, que j’ai créé LITAVIS et repris en sous-traitance la cartographie des guides fluviaux, aujourd’hui Fluviacarte, qui sont des guides destinés à la plaisance fluviale. D’ailleurs, une bonne partie des cartes fluviales créées sous Illustrator sont aujourd’hui entretenues grâce à MAPublisher. Actuellement, je réalise des globes de différentes tailles pour des particuliers, des institutions ou de l’évènementiel.

(3) À l’origine, pourquoi vous êtes-vous orienté vers les solutions MAPublisher, Geographics Imager et Global Mapper ?

J’avais testé MAPublisher dès la sortie de sa première version dans le milieu des années 1990. Nous possédions de nombreux plans créés sous Illustrator mais, malheureusement, cette version initiale ne permettait pas de géoréférencer des cartes déjà rédigées sous Illustrator sans MAPublisher ; il fallait repartir de zéro et, surtout, la mémoire des ordinateurs de l’époque saturait rapidement dès que le nombre de données devenait trop important. Aujourd’hui, tous ces problèmes sont résolus et depuis 2011 toute la cartographie de mes globes est faite à l’aide de MAPublisher.

Concernant
Global Mapper, je l’utilise depuis de très nombreuses années pour géoréférencer et recaler mes fonds de cartes. Par exemple, il nous a été très utile pour passer les cartes marines en WGS84 depuis un système de projection anciennement utilisé : l’Europe 50. La très grande quantité de projections disponibles permet aisément de jongler entre les cartes marines et les cartes terrestres.

Quant à
Geographic Imager, je l’utilise depuis l’origine pour reprojeter les fuseaux (voir carte 1) et les convertir en CMJN (Cyan, Magenta, Jaune Noir).

(4) Plus précisément, quels usages avez-vous de ces trois solutions ? Pouvez-vous nous les décrire ?

Mon usage de ces trois outils est très simple et peut être décrit comme suit :

  • J’élabore l’ensemble de mes fonds de carte sous Global Mapper qui me permet de créer des couches représentant le relief et de les exporter au format RVB ainsi qu’en WGSG4.
  • Je les importe ensuite dans Geographic Imager/Photoshop pour les convertir en CMJN et leur donner une forme en fuseau.
  • Enfin, j’importe le tout dans MAPublisher/Illustrator où je procède à la vectorisation, l’étiquetage et toute la mise en page de la carte.
L’exemple représenté par les cartes 1 et 2 est le résultat de ce flux de travail.

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Carte 1. Fuseaux de l'Europe (Pascal LE BONHOMME, décembre 2013)


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Carte 2. Agrandissement sur l'Afrique de l'Est de la carte 1
(Pascal LE BONHOMME, décembre 2013)


(5) Pour terminer, quel est votre outil préféré pour chacun de ces trois logiciels (Global Mapper, MAPublisher et Geographic Imager) Winking ?

La fonction que j’utilise le plus aujourd’hui dans Global Mapper est celle du Nuanceur qui offre la possibilité de représenter un relief en couleur sur la base d’un Modèle Numérique de Terrain. La mise en œuvre en est extrêmement simple, les dégradés et l’ombrage sont de très bonne qualité et les possibilités sont infinies. La carte 3 est un extrait du globe de la terre il y a 20 000 ans. Le niveau des eaux était plus bas de 120 mètres et l’on pouvait se rendre à pieds jusqu’en Irlande ! J’ai d’abord créé un relief avec un trait de côte à moins de 120 mètres, puis généré un nouveau trait de côte avant de recréer l’écoulement probable des fleuves dans la zone des 120 mètres à l’aide de l’outil Créer un bassin versant.

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Carte 3. Génération sous Global Mapper de l'écoulement théorique
du fleuve Manche, il y a 20 000 ans (Pascal LE BONHOMME, juillet 2018)


L’outil Transform est ma fonction préférée de Geographic Imager. Les projections sont extrêmement faciles à créer et je peux générer mes fuseaux à l’aide de cet outil.


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Carte 4. Cartographie de la montée des eaux en Europe mise en page
sous Illustrator et MAPublisher (Pascal LE BONHOMME, juillet 2018)


Quant à
MAPublisher, j’utilise systématiquement la fonction Label Features pour l’étiquetage des cartes (carte 4). J’aime aussi beaucoup la possibilité d’importer des couches à partir d’un autre fichier Illustrator/MAPublisher grâce à l’outil Copy MAP Objects From. À partir d’une même carte mère, je peux ainsi décliner de nombreuses autres cartes avec des projections et des chartes graphiques différentes !

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Le globe terrestre il y a 20 000 ans avec, à gauche, une vue sur le détroit de Béring fermé (véritable boulevard vers les Amériques) et, à droite, une vue sur l'Australie
(qui offrait de très faibles distances à parcourir en bateau).



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