Coup de projecteur utilisateur : Christian HUBANS et ses usages de Global Mapper au sein de l'association Wa-Iba
Au mois de juillet 2020, Géom@tique et Blue Marble Geographics était fières et heureuses de pouvoir faire don d’une licence de Global Mapper et du Module LiDAR, en version française, à l’association Wa-Iba dont l’une des nombreuses missions consiste à positionner des puits d’eau potable pour les populations d’Afrique. C’est précisément pour répondre à cette mission que Christian HUBANS, géophysicien à la retraite et bénévole/trésorier de l’association, s’aide de Global Mapper, essentiellement pour de la visualisation de données hétérogènes. Voici son témoignage !
(1) Pour commencer, pouvez-vous présenter l’association Wa-Iba ?
Créée en 2006, Wa-Iba est une association de développement solidaire international, signataire de la charte du C.R.I.D. (Centre de Recherche et d’Information pour le Développement). Elle a pour principal objectif l’autonomie des populations, l’éducation, l’accès à l’eau potable, etc. L’association intervient comme un « portique » de projets, chacun d’entre eux étant initié par un porteur de projet qui a la responsabilité du programme, de l’action, de son financement et de son arrêt.
Reconnue d’utilité publique, elle permet l’accès à un réseau de compétences, bénéficie d’un support de bénévoles pour organiser des manifestations, permet une expérience du terrain en Afrique et enfin fournit un reçu fiscal pour tous les donateurs.
Aujourd’hui, plusieurs projets sont en cours au sein de Wa-Iba comme la création d’un centre d’accueil périscolaire pour les enfants (Burkina Faso), la construction d’un collège (Burkina Faso), la création d’une ferme en agro-écologie (Burkina Faso), la recherche d’eau potable (Mali et Côte d’ivoire) ou bien encore l’éducation d’un enfant sourd muet (Bamako). Des projets plus anciens sont aujourd’hui considérés comme autonomes : au Cameroun, par exemple, avec la création d’un atelier de couture ainsi que d’un élevage de poulets, au Gabon avec la mise en place d’un jardin urbain, à Ouagadougou avec l’instauration d’un micro-crédit pour les mères célibataires ou les veuves vivant dans la rue, etc…
L’association regroupe une cinquantaine de bénévoles et de donateurs.
(2) Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours professionnel et vos missions actuelles ?
Je suis géologue et géophysicien, ayant travaillé dans le monde pétrolier. Depuis 2006, je travaille à temps partiel (80 %) et je consacre les 20 % restant à la recherche d’eau et au creusement de puits. Retraité depuis le 1er janvier 2019, je peux consacrer davantage de temps à ces activités même si les missions sur place sont devenues difficiles en raison du risque sécuritaire.
Christian HUBANS en mission de terrain, au Mali, en février 2009
Le but de mes missions est d’effectuer un travail sur le terrain : analyse des besoins et de l’existant, observation des zones les plus prometteuses pour implanter un puits, campagne de mesure en surface (géophysique) pour contrôler l’éventuelle présence d’eau et à quelle profondeur. Ensuite, il faut décider d’un ouvrage d’exhaure adapté à la capacité de production, aux besoins des villageois. Ce travail est systématiquement effectué en liaison avec les autorités locales et/ou régionales (mairie, préfecture).
(3) À l’origine, pourquoi vous êtes-vous orienté vers la solution Global Mapper et son Module LiDAR ?
Suite aux premières missions et campagne terrain, il a fallu associer les différentes informations servant à produire une synthèse pour la prise de décision. Cette synthèse associe une carte topographique (1/200 000 de 1956), des photos aériennes en stéréoscopie sur lesquelles est effectuée une interprétation structurale (failles, cassures, etc), des photos satellites plus récentes, des mesures terrain repérées par GPS. Excepté celles issues du GPS, l’ensemble de ces données n’est pas géoréférencé. Global Mapper, qu’une connaissance de travail m’avait à l’époque conseillé, m’a donc permis de superposer et de géoréférencer l’ensemble de ces données. L’outil de Rectification pour le géoréférencement et la facilité de visualisation (grâce à la transparence, la gestion des couches dans le Centre de contrôle et l’outil de balayage) en ont fait un outil indispensable.
Actuellement, je n’ai pas encore l’usage du Module LiDAR mais il est possible que l’outil de photogrammétrie Pixels-to-points me soit utile.
(4) Aujourd’hui, quels usages avez-vous (et/ou envisagez-vous avoir) de Global Mapper ? Pouvez-vous nous les décrire ?
Pour l’heure, mon usage de Global Mapper repose exclusivement sur le géoréférencement de données et la visualisation de ces dernières que l’image ci-dessous permet d’illustrer. La zone représentée est celle d’un village comptant environ 800 habitants qui se retrouvent à court d’eau potable chaque mois de février (la saison des pluies débutant à la mi-juin). L’image satellite permet de contextualiser la zone. En outre, au cours de mes missions sur place, j’ai effectué plusieurs relevés GPS ainsi qu’un repérage de points particuliers tels que la mosquée, le Toguna (construction ouverte généralement érigée au centre des villages dogons), un sommet caractéristique, un angle de maison, etc… Ces points me permettent de vérifier la bonne concordance entre les données et s’ajoutent à d’autres points de mesure de cartographie électrique. Grâce aux photos aériennes (des prises de vue effectuées en 1952 par l’IGN), il est possible de faire une interprétation de géologie structurale. À cela s’ajoutent une couche vectorielle représentant les failles géologiques de la zone ainsi que des mesures géophysiques représentées par une cartographie de résistivité. C’est grâce à la compilation de toutes ces informations qu’il m’est possible de déterminer un point de forage.
Un exemple de jeu de données manipulé par Christian dans Global Mapper
pour déterminer un point de forage au niveau d'un village d'Afrique sahélienne
À terme, je souhaiterais pouvoir approfondir mes usages de Global Mapper dont je n’utilise qu’une infime partie des potentialités. Par exemple, l’outil de calcul NDVI devrait m’aider à déterminer les zones humides restantes d’une surface géographique pour laquelle je viens de faire l’acquisition de données satellitaires récentes. La possibilité de générer des MNT à partir d’un nuage de points (XYZ) devrait également me permettre de créer des cartes d’isovaleurs directement dans Global Mapper.
(5) Pour terminer, quel est votre outil préféré de Global Mapper ?
Comme vu précédemment, l’outil qui m’est indispensable est celui de Rectification qui me permet de superposer des informations de différentes natures. Ainsi, je peux avoir les mesures GPS de nombreux points particuliers sur le terrain que j’associe à des points identifiés sur les images aériennes. Le réseau de failles et fractures se positionne alors très simplement sur les mesures. Si je dispose d’une image satellite géoréférencée à une bonne résolution (métrique), il est alors possible de vérifier l’ensemble, voire de corriger statistiquement la position des points GPS dont la précision en X et Y varie entre deux et trois mètres. Ce sont ensuite les coordonnées du point d’implantation qui seront transmises à l’entrepreneur de puits ou de forage.
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