Alain JUIF et ses usages de Global Mapper Pro au sein de Créocéan
28/04/23 10:13 Classé dans : Coup de projecteur
Dans ce Coup de projecteur printanier, Alain JUIF (responsable Cartographie – Infographie – SIG chez Créocéan) nous fait prendre le large en présentant son utilisation (de longue date !) de Global Mapper Pro en contextes marins.
(1) Pour commencer, pouvez-vous présenter Créocéan ?
Ancienne filiale de l’IFREMER (Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer), et désormais société du groupe indépendant Keran, Créocéan est étroitement liée aux milieux scientifiques et propose son expertise pluridisciplinaire, en France et à l’international, au service d’une meilleure compréhension des milieux marins littoraux et offshore : environnement marin, aménagement du littoral et océanographie (illustration 1).
Illustration 1. Thermographe sous-marin
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Nos 70 collaborateurs (géographes, géologues, biologistes, plongeurs, etc.) se répartissent au sein d’un réseau d’agences le long des côtes françaises et en outre-mer. Ils interviennent sur l’ensemble du globe. Notre siège social est situé à La Rochelle et nos agences sont implantées à Bayonne, Montpellier, La Seyne-sur-Mer, Nantes et Caen. Les agences d’outre-mer sont basées en Martinique, en Guadeloupe, à la Réunion, à Tahiti et en Nouvelle-Calédonie.
Les domaines d’intervention de Créocéan sont nombreux (illustration 2) : les études de faisabilité, la maîtrise d’œuvre, les études réglementaires, la restauration de site, les mesures compensatoires, la planification… entre 15 et -3000 m d’altitude.
Illustration 2. Créocéan intervient aussi bien à 15 mètres d’altitude qu’à -3000 mètres de profondeur ! Voici deux exemples de ses activités : plongée d’inspection au Mozambique (photographie a.) et étude de la biocénose – c’est-à-dire de la communauté des êtres vivants partageant un substrat donné – dans la réserve naturelle des Sept-Îles (photographie b.).
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(2) Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours professionnel et vos missions actuelles ?
Formé à l’école des Beaux-Arts et en histoire de l’art, c’est un peu par hasard que j’ai intégré Créocéan, en 1995, en tant que « dessinateur ». Depuis, je n’ai cessé d’accompagner la société dans son évolution (et vice-versa) : un périple de 27 années riches en expériences de toutes sortes !
Mon métier de dessinateur consiste à produire des cartes et des dessins techniques ; à rendre compte graphiquement des informations issues du terrain qui me sont rapportées par les scientifiques. Une collaboration étroite avec ces derniers est donc indispensable.
À l’époque, nous produisions nos cartes exclusivement à la main, à l’aide de stylos à encre. Nous avions bien à disposition quelques ordinateurs IBM 386, mais leur utilisation n’était pas vraiment envisageable, ou alors cela signifiait une journée entière de production. Puis, progressivement, je me suis mis à travailler avec des logiciels sur lesquels je me suis formé « sur le tas ». J’ai commencé avec AutoCAD puis MapInfo a fait son apparition, mais c’est un outil que j’appréciais moyennement : je le trouvais trop permissif, ce qui est plutôt dangereux en SIG ! Je suis ensuite passé sur Illustrator couplé à MAPublisher que j’ai utilisé pendant plusieurs années pour la production de « belles » cartes. Aujourd’hui, les cartes que nous devons produire ont d’ailleurs peut-être perdu un peu de leur côté « artistique ». Dans un souci de normalisation, lorsque nous répondons à des commandes, il convient désormais d’utiliser des polices prédéfinies et standardisées, des gabarits, etc. Toujours est-il qu’un jour j’ai découvert Global Mapper dans sa version 8 et que je l’ai trouvé fantastique !
Si Créocéan a évolué, mes responsabilités également. Au départ, je travaillais seul. Ensuite, je suis devenu responsable d’une équipe avant de travailler de nouveau de façon plus individuelle en tant que géomaticien, spécialisé notamment en télédétection, laser et photogrammétrie.
Mes missions sont variées et répondent à des besoins qui évoluent dans le temps, à l’image de Créocéan (illustration 3). Dans le domaine de l’océanographie, il faut être très agile, savoir faire face aux aléas du milieu. Aujourd’hui, nous travaillons à l’adaptation côtière face au changement climatique. Il y a dix ans, nous avions plutôt des missions dans des domaines liés à l’exploitation des ressources.
Illustration 3. Alain JUIF sur le terrain, à Angoulins-sur-Mer, effectuant un levé topographique LiDAR.
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Mes missions sont en tout cas majoritairement liées à la donnée géolocalisée (usages, traitements, normalisation et rendu). Depuis quelque temps, je travaille beaucoup sur les nuages de points générés par photogrammétrie ou laser, qui peuvent être des données clefs dans notre secteur d’activité (illustrations 4 et 5). En effet, lors de l’étude d’un site, une première étape de reconnaissance est primordiale. Celle-ci passe par une modélisation de la zone pour laquelle ce type de données, très précises et rapides à générer, est très utile. Les données fournies par l’IGN sont d’excellente qualité, mais ne sont pas toujours suffisantes ! Lors d’une étude de submersion, nous avons par exemple besoin de travailler avec un maximum de précision, ce qui nécessite une résolution d’au moins 5 à 20 cm. Nous devons alors produire nos propres données.
L’illustration 4 rend compte d’une modélisation de la forme Joubert, forme de radoub située dans le port de Nantes Saint-Nazaire. Elle a pour mission d’accueillir les gros navires en cale sèche. Construite en 1933, il s’agit d’un des plus grands modèles du pays qui a par exemple accueilli Le Normandie lors de sa construction et qui accueille maintenant de grands navires de croisières lorsque cela est nécessaire. Cette forme Joubert mesure 50 mètres de profondeur et possède une énorme porte-écluse qui date, elle aussi, de la même époque et dont plus personne n’a les plans exacts. Nous avons donc eu pour mission de scanner l’ensemble pour que les équipes de Keran-SCE puissent créer une maquette BIM de la porte et de son mécanisme. Pour cela, nous avons utilisé plusieurs types de données : du laser dynamique (GéoSLAM Zeb Horizon), de la photogrammétrie avec un Phantom IV pro DJI, des données issues d’un drone bathymétrique ainsi que de la donnée issue d’un sondeur de sédiment. Toutes ces données ont ensuite été compilées pour la modélisation finale ! Global Mapper nous a été utile pour vérifier que les jeux de données issus de capteurs différents se calent parfaitement les uns aux autres. Global Mapper a joué un rôle de contrôle qualité en quelque sorte. Une illustration dynamique du levé laser est accessible en cliquant ici.
Illustration 4. Assemblage de données issues de la photogrammétrie et du laser dynamique (Forme Joubert – Port de Nantes Saint-Nazaire) et visualisation de ces dernières via les vues 2D et 3D ainsi que le profil de tracé de Global Mapper.
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L’illustration 5 rend compte du même site (la forme Joubert). Chaque image est issue d’un logiciel différent. Le géologue a pu exporter ses données depuis Global Mapper pour les intégrer dans un logiciel de navigation ou bien dans Illustrator pour créer un support de communication, etc.
Illustration 5. Intégration des différents jeux de données (laser, photogrammétrie, bathymétrie et sismique) grâce à Global Mapper en vue de la réalisation d’une maquette BIM.
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(3) À l’origine, pourquoi vous êtes-vous orienté vers Global Mapper ?
Initialement, c’est le caractère très polyvalent de Global Mapper qui m’a incité à l’utiliser (si mes souvenirs sont bons, j’ai commencé à l’époque avec la version 8). Le nombre impressionnant de formats disponibles en lecture et écriture et l’outil de conversion par lots ont achevé de me convaincre. Avec le temps, l’usage de Global Mapper s’est étendu à certains de nos collaborateurs. Il est très apprécié par les géologues et certaines équipes de terrain, notamment pour ses capacités de manipulation des données maillées (même de très grande taille grâce au format GMG), sa simplicité d’utilisation, son efficacité et sa vue 3D (illustrations 6 et 7).
Illustration 6. Contrôle qualité lors de la création d’une carte d’épaisseurs de sédiments (lieu confidentiel)
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Illustration 7. Drapage d’une mosaïque d’images sonar sur la bathymétrie grâce à la fonction « carte de texture » (lieu confidentiel)
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(4) Aujourd’hui, quels usages avez-vous de Global Mapper ?
Actuellement, j’utilise Global Mapper Pro pour ses outils de traitement LiDAR. J’y retrouve la philosophie « boîte à outils » qui me plaît beaucoup. Il me permet de compiler des données de sources différentes, de les nettoyer, les ajuster, les évaluer, les classifier et bien sûr de les exporter dans des formats pertinents (illustration 8). L’outil de segmentation des nuages de points me semble très intéressant, mais je dois admettre que je suis loin de le maîtriser et j’utilise donc plus souvent les outils de classification « classiques ». Les outils de vectorisation et de maillage me permettent ensuite d’extraire une information exploitable par nos collaborateurs dans QGIS ou AutoCAD Map, par exemple.
Illustration 8. Évaluation d’un jeu de données LIDAR par rapport aux données existantes avec Global Mapper – Île de Ré
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Cette illustration 8 témoigne d’une étude effectuée pour le compte du Conseil Départemental 17. Ici, ce profil en long et cette vue 3D rendent compte de la cohérence entre les données RGE de l’IGN maillées à 1 m, un MNT effectué par levé LIDAR aéroporté maillé à 20 cm et la donnée produite par Créocéan, plus récente, issue d’un levé au LIDAR dynamique.
(5) Pour terminer, quel est votre outil préféré de Global Mapper ?
Sans hésiter, l’outil Profil de tracé (illustration 9) ! Il s’agit d’une fonction essentielle pour le travail des nuages de points et des données maillées (notamment pour le nettoyage et la mise en concordances des données) !
Illustration 9. Profil en long sur un levé laser (Fort-Boyard) et affichage en 3 vues synchronisées (profil, dessus et 3D)
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Un grand merci à Alain pour son témoignage ! Retrouvez toute l’actualité de Créocéan à cette adresse.
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